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Libération

La solitude du délégué

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La négo doit rester artisanale. Le blues des négociateurs est tabou dans les syndicats.
publié le 21 mai 2001 à 0h57

«Sos Représentant du personnel en détresse», ce numérro vert n'existe pas encore, et, il faut bien le dire, il n'est pas près de se mettre en place. Pourtant, syndicalistes à l'unisson et de tous bords admettent que «le métier d'élu est risqué» et le plan social, particulièrement destructeur pour ceux et celles qui le négocient..., pris entre le marteau et l'enclume, les salariés incrédules puis détruits et la direction intransigeante. «Or, pour la plupart, c'est une première, ils n'ont aucune expérience», rappelle Jean-Claude Quentin, responsable national en charge de l'emploi à FO.

Et l'union locale, départementale, surtout la fédération professionnelle, jouent plus ou moins bien les accompagnateurs. «Parfois, ils épaulent les novices du début à la fin, ce qui est pour eux un vrai soutien, parfois aussi, ils ne font pas le poids... ou bien les relations entre l'élu local et sa fédé ne sont pas au beau fixe. Dans ce cas, il se débrouille», explique Pierre Vial, de l'Union des cadres et ingénieur CFDT.

Epaulé ou pas, là n'est pas seulement la question. Si, techniquement, juridiquement, les organisations syndicales au-dessus sont à même de répondre à toutes les questions, le chapitre «soutien psychologique» n'a pas été prévu dans le manuel du parfait syndicaliste. Or, «on ne sort jamais de la négociation d'un plan social sans casse», prévient Jacques Tord, responsable national emploi de la CGT. «Beaucoup trop de stress, de tensions, de frustrations, de culpabilité ou de décepti