Menu
Libération

Le linge sale du Lyonnais devant les prud'hommes

Article réservé aux abonnés
Un cadre estime que la banque fait de lui un bouc émissaire dans le dossier Executive Life.
publié le 21 mai 2001 à 0h56

L'affaire Executive Life se joue à tous les niveaux judiciaires. Alors que l'Etat français négocie au plus haut lieu avec le gouvernement américain pour éviter que le Crédit Lyonnais et le Consortium de réalisation (CDR, qui a repris une partie des actifs de la banque) ne payent des milliards de dollars d'amendes (Cf. Libération du 18 mai), les prud'hommes étudiaient vendredi en référé le cas d'un cadre du Lyonnais accusant son employeur d'avoir voulu lui faire porter le chapeau dans cette affaire.

Denis Lion, trente et un ans dans la banque, poursuivait ainsi le Lyonnais pour harcèlement moral. Il demandait notamment la réintégration à son poste d'origine, la communication par le Lyonnais de son dossier judiciaire personnel et le paiement d'arriérés de salaires (des bonus).

Bouc émissaire. Dès le début de l'audience, Denis Lion comprend qu'il ne sera pas facile de détailler l'histoire Executive Life. «Monsieur le président, commence-t-il, visiblement ému, le Crédit Lyonnais m'a impliqué dans un dossier, celui d'Executive Life, en me faisant jouer le rôle de bouc émissaire.» «On ne va pas plaider tout ça...», lui répond le président du tribunal. Il le faudra bien, tant le parcours de ce cadre du Lyonnais est lié à l'affaire Executive Life.

En 1992 et en 1993, Denis Lion a participé à la revente de cette compagnie d'assurances et a eu entre les mains des documents indiquant que le Lyonnais avait contourné la législation américaine. Il n'a été écarté de son poste qu'en 1999, une