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Libération

Les Moulinex mobilisent Alençon

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En alternative à la fermeture, ils défendent une rénovation de l'usine.
publié le 21 mai 2001 à 0h56

Alençon (Orne), envoyé spécial.

De mémoire d'Alençonnais, on n'avait jamais connu pareille mobilisation. «C'est une journée historique», lance un commerçant, qui filme le cortège de plusieurs milliers de manifestants (1) défilant devant son épicerie fermée pour l'occasion. Sous l'oeil de sa caméra se succèdent les banderoles frappées des sigles syndicaux, les manifestantes en blouses blanches couvertes de slogans, les potences de fortune où sont accrochées les carcasses en plastique de cafetières et de presse-purée...

«Les Moulinex ne sont pas des Kleenex», scande la foule. Un peu plus loin, une retraitée applaudit, enthousiaste. Elle a travaillé trente ans chez Moulinex et deux de ses enfants y sont encore. «Même ceux qui sont sur le bord du trottoir et qui regardent manifestent», assure une employée de l'usine d'électroménager. «Toute la ville est solidaire, ajoute l'exploitant d'un magasin de cuisine. Moulinex, c'est ici le premier employeur, avec l'hôpital.»

Ressentiment. Cette manifestation, samedi, ressemble pourtant à une sorte de baroud d'honneur qui ne laisse guère d'illusions. «C'est sans doute trop tard, estime un buraliste venu de Mamers il y a quelques mois. Cela ne servira à rien. La machine est lancée. Mais on n'aurait jamais pensé qu'Alençon fermerait.» Usine symbole, maison mère, la fin du site d'Alençon (2), ouvert en 1937 et qui compte aujourd'hui 11 000 personnes, est programmée pour 2003. Mais dans le cortège rejoint par des salariés des usines de Cormelles