«Plan social»: l'expression n'est pas dans le dictionnaire Robert, mais elle est dans tous les esprits. Après quatre ans de réduction rapide du chômage, l'opinion publique a été confrontée à une génération spontanée de plans sociaux, dont, parmi les plus connus, Danone, Pechiney, Marks & Spencer, Moulinex... Economiquement justifiés ou non , ces plans de restructuration sont allés chercher l'opinion publique sur son nuage. Non, la croissance et le million d'emplois qu'elle a fait naître n'élimineront pas du paysage les suppressions de postes. Certaines entreprises se sont déclarées surprises de la réaction de rejet qui a suivi l'annonce de ces «charrettes de la croissance». A tort. Après 25 ans de crise, les salariés savent bien ce qui attend ceux qui perdent leur emploi, même dans un environnement économique dynamique: un déclassement par-ci, une perte de revenu par-là, des emplois souvent précaires, à coup sûr des difficultés.
De ce mouvement d'opinion sont nées les mesures qu'Elisabeth Guigou présentera mardi à l'Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi sur la modernisation sociale. A chaque période économique correspond une manière de traiter les plans sociaux: autrefois destinés à sauver des entreprises en difficulté, ils servent, aujourd'hui que la crise est derrière nous, à améliorer des marges déjà confortables. Il est donc logique d'en redéfinir les modalités et le coût.
Notre enquête nous a mené dans les entreprises De Carbon, Noos, Devanlay. Des sociétés e