Il tient dans un pavé de 600 pages mais se résume en quelques chiffres. Le plan de restructuration présenté lundi par le PDG Marc Rochet aux élus du comité central d'entreprise laissera sur le carreau plus d'un tiers des 5 000 salariés d'AOM et Air Liberté et quelques millions de passagers. Soit, sur le papier : 1 328 suppressions d'équivalents temps plein, mais près de 1 600 salariés touchés ; une flotte réduite à 27 avions ; un réseau amputé des lignes concurrencées par Air France et le TGV (Montpellier, Marseille et Bordeaux, fermées dès le 11 juin) et réduit à quatre lignes long-courriers (Pointe-à-Pitre, Fort-de-France, Saint-Denis de la Réunion et Papeete), assorti d'une dénonciation des accords d'entreprise.
En bas de ligne, ces économies devraient ramener les pertes de la compagnie à 220 millions de francs en 2002 (33,54 millions d'euros), 50 en 2003 (7,62 millions d'euros), et permettre dès 2004 un retour à l'équilibre. Pour Marc Rochet, ce plan est une «condition indispensable à l'arrivée de nouveaux actionnaires», actuellement qualifiés, par les syndicats, d'«Arlésienne». Explicitement convoitée, l'alliance commerciale avec Air France sur les vols long-courriers n'est pas davantage acquise.
Les élus du comité d'entreprise n'ont pas encore eu le temps d'éplucher les 600 pages. Mais ils ont déjà décelé des clauses «inacceptables», comme la possibilité que se réserve la direction de proposer aux salariés des avenants individuels à leur contrat de travail. Dans ce cas,