D'où viendra l'ouverture ? Alors que la France provinciale va connaître aujourd'hui son sixième jour de grève des transports en commun depuis deux mois, la situation est toujours bloquée entre les traminots qui demandent la possibilité de partir en préretraite à 55 ans et le patronat de la branche. Comme il y a dix jours, une cinquantaine de villes verront leurs métros, bus et trams immobilisés dans les dépôts. Comme il y a dix jours, l'UTP (Union des transports publics, patronat) s'apprête à perdre à nouveau 7 à 8 millions de francs dans cette journée de grève.
Toujours braquée contre la revendication syndicale, l'UTP se dit en revanche prête à changer son fusil d'épaule. Michel Cornil, président de l'organisation, a demandé récemment au ministère des Transports de convoquer une commission paritaire sur «la pénibilité au sens large des agents de conduite». «Nous prenons acte du blocage sur le sujet de la retraite, affirme Michel Cornil. Essayons simplement de nous en prendre aux causes du mécontentement des traminots.» L'UTP a identifié deux chantiers de travail : la sécurité et les déroulements de carrière. «Les conducteurs (65 % des 35 000 agents des transports publics en province, ndlr) se plaignent de la répétitivité des tâches. Et comme nous avons un besoin d'autres métiers, plus tournés vers l'accueil, la clientèle, il faut faire en sorte que les emplois soient plus perméables.» Quant à la sécurité, elle se dégrade. l'UTP le reconnaît et se dit favorable à un renouvel