Tenir ensemble. «Fusionnés» le premier janvier 2001, les salariés d'AOM et d'Air Liberté vivent aujourd'hui les mêmes affres du plan de restructuration annoncé hier. Ensemble, les syndicats ont prévu de riposter. Mais les salariés des deux groupes ne l'entendent pas toujours de la même oreille. Dans l'une ou l'autre compagnie, certains sont tentés par le «chacun pour soi». Et les rumeurs sur la nature des licenciements qui toucheraient l'un des deux groupes plutôt que l'autre avivent déjà les dissensions.
De fait, entre les salariés des deux sociétés, la fusion ne passe pas. Trop d'occasions ratées dans le passé, sans doute. «Deux fois, on a voulu marier AOM et Air Liberté. Deux fois, les projets de fusion se sont soldés par un divorce», résume un pilote. Pourtant, quand Alexandre Couvelaire leur sert à nouveau le plat du mariage, au printemps 2000, les salariés d'AOM, passés dans le giron de Sairgroup, et ceux d'Air Liberté, mis en vente par British Airways, se disent que «l'argent et la réputation des Suisses» rendra peut-être possible les mariages esquissés de 1991 et 1996.
Aujourd'hui, bien qu'effectif, l'union n'a pas vraiment été consommée. Pour les AOM, Air Liberté reste un «mercenaire du ciel», une «compagnie avec une trésorerie de panier percé», «mal formée et mal organisée». Sur le terrain, les altercations entre les pilotes des compagnies se multiplient. A chaque étage du siège, à Orly, chaque compagnie a sa machine à café. Les nominations à des postes clés d'ex-dir