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Libération

Airbus dispute le Japon à Boeing

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Le consortium européen s'attaque au monopole américain dans l'archipel.
publié le 23 mai 2001 à 0h58

Tokyo, de notre correspondant.

«Imaginez un champion de judo contre un lutteur de sumo...» Malgré l'inauguration lundi à Tokyo d'une nouvelle filiale Airbus Japon par son PDG Noël Forgeard, les dirigeants du consortium aéronautique européen savent qu'ils partent à l'assaut d'une forteresse à priori inexpugnable. L'archipel est depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale la chasse gardée de l'industrie aéronautique civile et militaire américaine. Le PDG de Boeing, Phil Condit, venu exprès à Tokyo pour contrer son rival, a d'ailleurs riposté 24 heures plus tard en appelant l'Histoire à la rescousse : «Nous savons comment concevoir un avion ensemble», a-t-il asséné en martelant les vertus des accords industriels et technologiques liant sa firme à l'archipel. Plus de 20 % des deux derniers appareils de Boeing, le 767 et le 777, ont été produits par les partenaires nippons comme Mitsubishi Heavy Industry, que Boeing souhaite aussi associer à la construction du Sonic Cruiser, son avion supersonique du futur.

Client idéal. L'enjeu japonais est de taille, en particulier pour le très gros porteur A 380, dont la livraison est prévue en 2006. Avec ses 126 millions d'habitants concentrés dans d'énormes métropoles et connus pour leur fièvre du voyage, le Japon est même le client idéal pour Airbus Industrie. «Sur le papier, toutes les conditions sont remplies pour que les Européens vendent des appareils ici», confie Jean-Philippe Benoît, directeur de l'antenne japonaise de Swissair. Le Japo