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Libération

EDF grignote Montedison

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L'électricien français progresse encore dans le capital du groupe italien.
publié le 23 mai 2001 à 0h58

«Non mais vous voulez rire? EDF aurait acquis près de 6 % de Montedison uniquement pour faire un investissement financier?» Au siège du principal groupe énergétique privé italien, plus personne ne croit à la raison invoquée il y a encore quelques jours par le colosse français pour accompagner son débarquement fracassant dans la Péninsule. Après avoir annoncé l'achat de 3,97 % de Montedison la semaine passée, la commission de bourse italienne (la Consob) a annoncé hier qu'EDF était montée à 5,97 % du capital. Selon l'agence de presse économique italienne Radiocor, EDF annoncerait même aujourd'hui qu'il détient environ 20 % de Montedison! L'électricien français refusait de confirmer l'information hier soir, expliquant qu'il avait «tiré profit d'une opportunité» pour prendre «une simple participation financière minoritaire dans la société Montedison».

«Cheval de Troie». L'escalade n'est sans doute pas terminée. Depuis jeudi dernier, c'est près de 20 % du capital du groupe italien qui a changé de mains. Du côté de Milan, on soupçonne fortement EDF d'avoir fait appel à des «sherpas». A commencer par le financier franco-polonais Romain Zaleski qui, à la tête de sa société Carlo Tassara, aurait même servi, selon l'expression d'un analyste italien, de «cheval de Troie».

Parti avec 6 % du capital de Montedison il y a quelques mois, le groupe de Zaleski est devenu ce printemps le premier actionnaire de Montedison, un géant pesant 14,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires et employant