New York, de notre correspondant.
Au début du siècle dernier, les jeunes Henry Ford et Harvey Firestone aimaient à se retrouver le week-end lors de parties de chasse. Les deux hommes s'appréciaient d'autant plus que Firestone avait accepté de fournir les pneus d'un modèle qui allait devenir l'un des symboles de la marque automobile, la célèbre Ford T, et certains pensaient que la relation entre les deux compagnies était éternelle.
Quatre-vingt-quinze ans plus tard, rien ne va plus entre Ford et Firestone. Dans le dernier épisode d'une dispute de plus en plus amère et médiatique, Jacques Nasser, le PDG de Ford, a annoncé hier après-midi le rappel de tous les pneus Firestone «Wilderness AT» équipant ses voitures tout-terrain Explorer, soit près de 13 millions d'unités, un an après le remplacement initial de 6,5 millions des mêmes pneumatiques. Citant une enquête de la compagnie, Nasser a précisé qu'il s'agissait là d'une «mesure de prévention» concernant des pneus qui «ont montré un taux d'échec élevé».
Sculpture déchirée. Depuis son fief de Dearborn, Michigan, Nasser a invoqué des «préoccupations sécuritaires», alors que l'an passé, il avait été révélé que le modèle «Wilderness AT» avait été lié à 174 accidents de la route en dix ans, du fait d'un problème de déchirement de la sculpture. Ce rappel massif, représentant un coût estimé entre 2 et 3 milliards de dollars (2,32 à 3,47 milliards d'euros), pourrait causer un véritable chaos chez les concessionnaires Ford dans les mois à