Ce ne sont que trois petits dixièmes après la virgule, mais qui ont le goût des surprises dont on se passerait bien. Hier, l'Insee a publié le chiffre provisoire de la croissance du produit intérieur brut (PIB) de la France au premier trimestre 2001. Le chiffre atteint seulement 0,5 %, là où les économistes prévoyaient 0,8 %. D'ores et déjà, il s'agit d'une rupture dans le rythme des «Trois Glorieuses» qu'a connu la France en matière de croissance. Il faut remonter à la fin de l'année 1998 pour retrouver un chiffre aussi bas. La machine économique française est donc en train de ralentir. Déjà, le quatrième trimestre 2000 avait subi un coup de frein à 0,8 % contre 1 % attendu. Pas de quoi s'affoler dans l'immédiat, puisque, en rythme annuel, la France progresse de 2,7 %. Le «mauvais chiffre» du premier trimestre est dû, selon l'Insee, à une quasi-anomalie. Plutôt que de produire davantage pour répondre à une demande encore très soutenue de la part des consommateurs, les entreprises ont déstocké massivement. Statistiquement, cela revient à détruire de la richesse plutôt qu'à en produire. La croissance s'en trouve amputée de 0,8 point.
Pied sur le frein. De nombreux économistes en tirent une conclusion positive: les stocks baissant rapidement, l'activité ne peut que rebondir très fortement dès lors que la demande adressée aux entreprises se maintiendra. «Ce déstockage est plutôt une bonne nouvelle: cela traduit un ajustement très rapide de l'activité face à la chute des carn