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Libération
Interview

«Les autres pays de l'UE ne vont pas tarder à suivre l'Allemagne»

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par Stéphane SCHNEIDER
publié le 24 mai 2001 à 0h58

Berlin intérim

Gustav-Adolf Horn, responsable des services de conjoncture du DIW, l'un des six principaux instituts économiques allemands, analyse le ralentissement de l'économie allemande. Alors que l'inflation a atteint 3,5 % sur un an en mai ­ son plus haut niveau depuis décembre 1993 ­, la croissance ne dépasse pas les 2 % en glissement annuel.

Les Européens observent l'Allemagne avec inquiétude. Tous les indicateurs sont à la baisse et la croissance allemande a encore faibli au premier trimestre. Combien de temps cela va-t-il durer?

Les perspectives ne sont pas très roses... Je crains fort que nous soyons obligés de réviser à la baisse nos prévisions pour 2001 (2,1 % pour le DIW, ndlr). On attendait beaucoup de la réforme fiscale du gouvernement Schröder. Cette réforme devait stimuler la demande et relancer l'économie sur le chemin de la croissance. Ça n'a pas été le cas. Les consommateurs ont certes eu plus de pouvoir d'achat mais comme l'inflation s'est accélérée dans le même temps, les effets ont été presque nuls.

Pourquoi les entrepreneurs allemands sont-ils si pessimistes?

D'abord parce que la réforme fiscale n'a pas d'effet sur l'économie. Ils voient par ailleurs que la conjoncture mondiale se ralentit aux Etats-Unis et en Europe. Cette situation n'est pas faite pour améliorer l'atmosphère.

Dans les autres pays de l'Union européenne (UE), les entreprises ne sont pourtant pas aussi pessimistes...

Je dirais que les autres pays de l'UE sont encore trop optimistes. Il est ur