Est-ce la fin de Bull ou un avant-dernier soubresaut ? Quatre ans après sa privatisation, le dernier constructeur informatique européen survivant, embourbé dans les déficits chroniques, n'est plus que l'ombre de lui-même. L'annonce, lundi dernier, de la vente de ses activités de services Integris pour une bouchée de pain (300 millions d'euros, moins du quart de son chiffre d'affaires) au français Steria, un poids moyen du secteur, et à un pool d'investisseurs mené par Axa et par le fonds Caravelle sonne le glas des derniers espoirs pour Bull de retrouver les rails d'activités rentables.
Car même dans ces métiers de conseils où les marges peuvent grimper à 20 % et plus, Guy de Pannafieu, le PDG depuis septembre 1997, n'était pas parvenu à gagner de l'argent : 39 millions d'euros de pertes en l'an 2000. Par la même occasion, la cession d'Integris ampute le groupe français de près de 50 % de son chiffre d'affaires. Bull garde une activité de maintenance et une autre dans les serveurs consistant surtout à distribuer en France les ordinateurs de NEC, son actionnaire et concurrent japonais (17 % du capital).
«C'est à désespérer, commente un haut fonctionnaire. l'Etat ne peut se désintéresser tout à fait d'une entreprise qu'il a portée à bout de bras pendant plus de vingt ans et dont il est actionnaire à hauteur de 17 %.»
Droit d'alerte. Mais cette fois, en plein débat à l'Assemblée sur la loi pour tenter de limiter les suppressions d'emplois, «les Bull» refusent d'avaler la pilule.
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