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Libération

L'Italie s'invente une loi anti-EDF

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Rome adopte un texte pour bloquer l'électricien français.
publié le 25 mai 2001 à 0h59

Rome, de notre correspondant.

A quoi voit-on que l'Italie est un pays haute couture? Certainement à sa capacité à faire du sur mesure. Hier, le gouvernement italien a montré tout son art en la matière. Au terme d'un Conseil des ministres de deux heures et demie, le gouvernement italien de Giuliano Amato a annoncé l'adoption d'un décret-loi «spécial EDF», destiné à endiguer l'offensive d'EDF dans la péninsule, qui détient déjà 20 % du capital de Montedison, le principal groupe énergétique privé transalpin. Le gouvernement a introduit un mécanisme visant, selon l'expression du ministre de l'Industrie Enrico Letta, «à stériliser et geler les droits de vote au conseil d'administration au-delà du seuil de 2 % dans le cas où le colosse électrique public français devait renforcer la production énergétique de Montedison».

Expansion bloquée. Le gouvernement italien a renoncé à spolier EDF de ses droits de vote au sein de Montedison, que lui confèrent ses 20 % du capital. En revanche, Rome bloque toute possibilité d'expansion ultérieure. Le moindre renforcement des capacités de production électrique de Montedison entraînerait la réduction à 2 % des droits de vote d'EDF.

Or, au-delà de Montedison, le groupe français semblait intéressé à étendre son influence sur le marché italien en participant à la privatisation partielle de l'Enel (la société nationale d'électricité). «C'est une riposte calibrée en réponse à cette offensive sur Montedison que l'actionnaire d'EDF, c'est-à-dire le gouvern