En l'an 2000, aux Olympiades de la mondialisation, la France aurait obtenu la deuxième place. Derrière la Grande-Bretagne, mais qui l'eût cru? devant les Etats-Unis. La preuve se trouve à la ligne «3-1-1» de la balance des paiements, publiée par le ministère des Finances (www.finances.gouv.fr). En l'an 2000, dit-elle, les «investissements directs français à l'étranger» se sont élevés à la coquette somme de 187,21 milliards d'euros. Soit 1 228 milliards de francs, l'équivalent des trois quarts du budget de l'Etat. Encore, sous la rubrique «investissements directs», ne recense-t-on que les prises de participation supérieures à 10 % du capital de sociétés.
La machine française à conquérir le monde continue de fonctionner: les deux premiers mois de l'an 2001 sont déjà, avec 25 milliards d'euros d'investissements réalisés, au-dessus du niveau de la même période de l'an passé. D'autres opérations sont encore à comptabiliser: l'acquisition éventuelle par Vivendi d'un éditeur américain ou la part de Montedison qu'EDF vient d'acquérir.
Grosses opérations. C'est, à l'évidence, le signe que les entreprises françaises s'intègrent au grand jeu des fusions-acquisitions géantes. Une demi-douzaine d'opérations seulement représentent la moitié des montants engagés en 2000. On identifie sans peine Vivendi-Universal, l'opération EADS, l'acquisition d'Orange par France Télécom, celle d'ENBV par EDF. Les secteurs des télécoms, des services, de l'énergie sont les cibles privilégiées, et l'Union