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Libération

Au Crédit Lyonnais, les bonus font des vagues

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Deux membres de la direction des marchés de capitaux ont reçu 112 millions de francs.
publié le 26 mai 2001 à 1h01

Cent douze millions de francs. Le chiffre s'est répandu au Crédit Lyonnais comme une traînée de poudre. 112 millions de francs (17 millions d'euros), c'est ce que deux dirigeants de la direction des marchés de capitaux de la banque ont touché comme bonus au titre de l'année 2000. Les heureux élus de la super-cagnotte du Lyonnais ont reçu pour le premier 65 millions de francs (10 millions d'euros) et pour le second 47 millions de francs (7 millions d'euros). Ce n'est pas la première fois que les bonus, ces primes individuelles indexées sur les objectifs à atteindre dans un secteur donné et fixées dans la plus grande opacité, sont l'objet de vives critiques. Mais pour les salariés du Crédit Lyonnais, qui ont traversé des années difficiles, la question est encore plus sensible.

Anticitoyen. «Scandaleux et anticitoyen», a tonné la CFDT lors du comité d'entreprise du 15 mai. Scandaleux si l'on compare ces bonus au 0,5 % d'augmentation générale pour 2000 et à la prime générale (6 000 francs soit 914 euros par personne) qui, les deux cumulées, ont représenté 55,2 millions de francs (8,4 millions d'euros). Autrement dit la moitié des deux bonus. Et anticitoyen, parce que ces fameux bonus seraient versés à Londres, ce qui, grogne la CFDT, permet d'éviter les cotisations sociales et l'impôt sur la fortune! «Ce sont les conditions normales de marché, rétorque-t-on à la direction du Crédit Lyonnais. Qui dit bonus très élevé dit excellente année sur ce marché.» Et toc.

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