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Libération

La Silicon Valley lâche ses immigrés

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Bloqués par leur visa, les licenciés ne peuvent retravailler.
publié le 28 mai 2001 à 1h01

San Jose envoyé spécial

Tout est allé très vite. Début avril, Manoj, un ingénieur indien de 26 ans, arrive à son bureau, dans une société de consultants high-tech de la Silicon Valley (Californie). Quelques heures plus tard, et après une discussion rapide avec son chef, il se retrouve dehors. Problème : s'il est licencié, son visa est toujours lié à l'entreprise qui vient de le virer, et seuls les services de l'immigration américains (INS) peuvent le sortir de cette situation. «Ça fait plus d'un mois que ça dure, dit-il. J'ai tenté de trouver un autre travail, mais je n'ai pas le droit.»

Tout comme Manoj, ils sont nombreux dans la Silicon Valley à se retrouver sur le carreau depuis que les valeurs high- tech ont plongé et que les entreprises du secteur licencient. En première ligne, les immigrés, principalement indiens et chinois, que les Etats-Unis avaient fait venir pour alimenter le boom de la nouvelle économie. «Tout ça est arrivé en deux ou trois mois», explique Murali Devarakonda, membre de l'Immigrant Support Network, une association de soutien aux immigrés.

Rumeur alarmante. Dès les premiers licenciements, une rumeur a même semé la panique, et «beaucoup croyaient qu'il fallait partir dans les dix jours suivant le licenciement», indique Murali Devarakonda. Reste une certitude : «Quand vous êtes licencié, vous devez envoyer un dossier aux services de l'immigration, poursuit-il. Et pendant ce temps, vous ne pouvez pas travailler.»

Certains sont rentrés dans leur pays. D'aut