«On est une toute petite équipe, 4-5 personnes maximum, qui met en ligne de l'information liée à l'Internet. Il y a quelques mois, on appartenait encore à un grand groupe de presse informatique, tout allait bien. Bon nes conditions de travail, bonne mutuelle, une équipe d'encadrement qui tient la route. Et puis un jour, on nous annonce le rachat complet de la boîte par l'actionnaire américain. On a été très bien accueilli, avec plein de petits cadeaux de bienvenue: casquette, tee-shirts, carnet de bord de l'entreprise, et bien sûr des stock-options. Le propriétaire disait qu'il allait embaucher plein de monde, qu'on allait avoir de nouveaux locaux...
«Mais la Net-économie a pris un coup de froid, et on a reçu il y a quelques semaines un e-mail du big boss américain en personne, juste quelques lignes, pour nous dire qu'on allait être revendus. L'e-mail précisait que la priorité était désormais donnée aux Etats-Unis. Ce qui est choquant, c'est le contraste entre la manière dont ils nous ont accueillis et celle dont ils se sont séparés de nous. Aucune communication, une vraie politique de l'autruche. Par acquit de conscience, ils ont proposé de répondre à nos questions, mais toujours par e-mail, sans nous faire l'honneur d'une visite dans nos locaux. En plus, on se rend compte que les Américains ne nous avaient pas fourni de mutuelle, ou alors qu'elle était internationale et ne couvrait pas tous les frais. Heureusement que personne ne s'est cassé une jambe...
«Depuis ce fameux e-