Mais quelle mouche les pique ? Serait-ce un effet induit des 35 heures, cet engouement prononcé pour une meilleure qualité de vie, cette envie de voir le soleil, et plus seulement en période de vacances ? En mars dernier, en plein marasme météorologique, l'Usine nouvelle sortait un palmarès des villes préférées des cadres. Interrogés par toute une batterie de cabinets de recrutement, ils avaient, unanimes, relégué Paris en onzième position. Malgré des emplois plus nombreux et mieux rémunérés, l'Ile-de-France arrivait loin derrière Aix-en-Provence (première), Lyon, Grenoble, Cannes, Nantes, Toulouse, Bordeaux, Nice et Montpellier. La météo ? Pas seulement. Les déçus de Paris expriment aussi leur désir de décrocher du «stress», de «voir grandir les petits sur fond de mer ou de montagne», sans mettre une croix sur leur vie professionnelle. Ils sont prêts à faire leurs valises, mais pas pour une retraite anticipée. «Ceux qui franchissent le pas ont l'intention de travailler toujours autant, mais différemment, avec le cadre de vie autour», explique un recruteur de Montpellier. Il y a quelques années, les mêmes fuyaient la capitale à l'arrivée du premier enfant, faute de place. Ils partaient s'établir quelques kilomètres plus loin, dans des maisons avec jardin, des appartements plus grands. Aujourd'hui, cette migration de proximité n'a pas cessé mais, en marge de cette «banlieusardisation» de circonstance, émerge une envie de prendre le large, sans RER ni embouteillages...
Ce n'est