A trois jours de l'attribution ultra-sensible de deux licences UMTS par l'Autorité de régulation des télécoms, le marché du mobile n'est décidément plus ce qu'il était. Menacés d'étouffement par les investissements considérables qui restent à faire, confrontés à une relative saturation du marché (un Français sur deux est désormais équipé), les grands opérateurs savent qu'ils ont mangé leur pain blanc. Ils ont donc décidé de reprendre la main en aval du secteur: puisque la course aux parts de marché est quasiment arrêtée, les ténors de la profession, France Télécom, Bouygues et Vivendi en tête, portent tous leurs efforts sur la distribution de leurs appareils. Avec la ferme intention de mieux contrôler cette filière, très atomisée mais capitale pour enrôler et fidéliser de nouveaux abonnés.
France Télécom peut déjà compter sur ses 600 agences, Vivendi sur ses 700 points de vente et Bouygues sur ses 300 boutiques et «clubs». Ce n'est pas assez: leur appétit et leurs besoins vont les amener à étendre leurs réseaux de distribution, estiment les professionnels. Une partie est intouchable: celle qui est contrôlée par les grands de la distribution (Darty, Fnac, Carrefour, etc.). L'autre est à prendre: celle qui est entre les mains des petits et très petits distributeurs de mobiles. Depuis cinq ans, ils ont ouvert des échoppes à tour de bras pour profiter eux aussi du boom de la demande: en tout, le cabinet GFK en a recensé 16 000 en France, presque autant que de pharmacies!
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