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Libération

Une promotion, loin de Lannion

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Chez France Télécom, les cadres doivent bouger pour progresser.
publié le 28 mai 2001 à 1h01

Lannion (Côtes-d'Armor) envoyée spéciale

«Depuis la fin de mes études, je me suis juré de ne jamais travailler à Paris. J'attache trop d'importance à la qualité de vie.» Jacques a 42 ans. Il affiche avec une tranquille détermination son désir de toujours éviter la capitale. Ses deux années d'études d'ingénieur lui ont suffi. «Depuis, j'ai tourné autour.» Après une carrière à Lille et à Rennes, il est entré il y a un an à France Télécom Recherche et Développement (FTR & D, l'ancien Cnet), où il dirige un laboratoire de recherche du site de Lannion. Et chaque matin, il se trouve conforté dans son choix : «Je prends le petit déjeuner face à la mer, en écoutant la radio qui parle des embouteillages. Moi, je suis au travail en dix minutes.»

Frédérique, 39 ans, responsable d'une unité de recherche de FTR & D depuis deux ans, a elle aussi fait le choix «pour raisons familiales» d'éviter la capitale où elle avait été étudiante. «Mais, clairement, cela n'a pas été un frein pour ma carrière, moins sans doute que le fait d'avoir des enfants.»

Mobilité. Jacques confirme : «Je ne ressens aucune frustration, je n'ai pas l'impression d'avoir fait des sacrifices professionnels. Il m'est d'ailleurs arrivé de refuser un poste à Paris. Un supérieur m'avait alors dit : "Vous, en province, en plus de la qualité de vie, vous voudriez aussi avoir des boulots intéressants !"» Pour l'un comme pour l'autre, éviter Paris tout en occupant des postes intéressants relève d'une stratégie loin du cliché de la