«Il ne faut pas que nous épuisions nos troupes trop vite, notre grève est très suivie et il faut que les employés des compagnies puissent tenir sur la durée», expliquait hier un salarié d'AOM. Lundi, les pilotes d'AOM ont donc suspendu leur mouvement de grève illimitée entamé le lundi précédent. Mais ils précisent qu'à tout moment, ils se réservent la possibilité de paralyser à nouveau le trafic, et maintiennent «un préavis de grève permanent».
Hier, après un comité central d'entreprise (CCE) qui a duré quasiment toute la journée, les organisations syndicales attendaient de réunir ce matin leurs troupes en assemblée générale pour décider de leur attitude à l'égard de leur di rection. «Si le plan Rochet est maintenu, avec les craintes pe sant sur l'emploi des pilotes d'AOM, si rien ne bouge, le conflit repartira», a commenté un syn dicaliste.
Reclassements. Il n'en reste pas moins que pour les élus syndicaux, la partie se révèle particulièrement difficile à jouer. D'un côté, ils affirment collectivement qu'ils s'opposeront au plan de redressement de Marc Rochet, le PDG du groupe, et aux 1 328 suppressions d'emplois. Mais dans le même temps, ils ne veulent pas refuser les propositions de reclassement au sein d'Air France, telles qu'elles figurent dans le programme présenté voici huit jours par Rochet lui-même. «Parler des reclassements, c'est déjà accepter le plan de la direction, or pour l'instant tout le monde est contre», affirmait hier Gilles Nicoli, de la CFDT d'AOM. Autre