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Libération

Lucent, le déclin d'un fleuron américain

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L'équipementier est en voie de rachat par le français Alcatel.
publié le 29 mai 2001 à 1h02

Il y a encore un an, Serge Tchuruk, patron d'Alcatel, pouvait considérer Lucent Technologies comme un modèle à atteindre. Le groupe américain d'équipements téléphoniques, un gros morceau qui s'est détaché d'AT & T en 1996, avait pour clients les plus beaux fleurons de la «nouvelle économie» et régnait sur le marché le plus prometteur du monde: les Etats-Unis. Il était le chouchou de la Bourse, sa capitalisation atteignant 265 milliards de dollars (plus de 308 milliards d'euros). Enfin, il recelait le joyau des joyaux, les Laboratoires Bell (Bell Labs) qui, depuis soixante-seize ans, font rêver les ingénieurs des télécoms du monde entier.

Quelques mois et une crise des télécoms plus tard, l'icône est à terre, piétinée par les boursiers et les banquiers, et Serge Tchuruk s'apprête à la ramasser. Les négociations entre les deux groupes, engagées il y a quel ques semaines, étaient sur le point d'être bouclées hier à Paris. Le groupe français et l'américain pourraient annoncer dès aujourd'hui l'une des plus grandes fusions jamais réalisées dans le domaine des nouvelles technologies.

Querelles internes. Alcatel hériterait alors, pour 32 milliards de dollars (37 milliards d'euros), d'une société à la fois gigantesque et malade. Ayant du mal à boucler ses fins de mois, Lucent a dû prendre des emprunts à court terme gagés sur ses actifs. Au premier trimestre, le groupe a accusé une perte d'exploitation de 1,8 milliard de dollars (2,09 milliards d'euros). Une terrible crise agite depuis