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Libération

Deutsche Telekom fait enrager ses petits porteurs

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En un an, la valeur de l'action a été divisée par trois.
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publié le 30 mai 2001 à 1h02

Les dirigeants du géant allemand des télécoms, Deutsche Telekom, ont essuyé hier les critiques de quelque 9500 actionnaires venus crier, à Cologne, leur mécontentement à l'occasion de l'assemblée générale du groupe.

Car les milliers de petits porteurs, souvent âgés mais toujours véhéments, avaient sous les yeux des chiffres édifiants: 236 milliards d'euros de capitalisation boursière partis en fumée en un an, une action qui valait lors de l'introduction en Bourse de la troisième tranche du capital 63,50 euros et qui s'échange aujourd'hui autour de 25 euros.

Ron Sommer, le PDG, a beau répéter qu'il «déplore» le bas niveau atteint par son titre, le peuple des petits porteurs gronde: «scandale», «catastrophique», «supercherie». Les reproches pleuvent, les mains s'agitent et l'on tape du poing sur les tables. Quant aux rares actionnaires qui viennent à la barre défendre le bilan 2000 du groupe semi-public, ils se font copieusement siffler.

«Vous comparez la chute de Deutsche Telekom à celle du Nasdaq et du Nemax 50 (l'indice du nouveau marché de la place francfortoise, ndlr) mais je vous rappelle, Monsieur Sommer, que Deutsche Telekom appartient au DAX (l'indice vedette de la bourse de Francfort, ndlr)», hurle ainsi l'un de ces actionnaires. Leur courroux est d'autant plus grand que l'ancien monopole public passe en Allemagne pour avoir converti à l'actionnariat une population restée longtemps rétive aux marchés financiers.

Face à ces manifestations de colère, le patron de Deutsche