Embourbé en Italie après son entrée dans le capital de Montedison, EDF s'est enfin trouvé un avocat de poids. Lionel Jospin lui-même a pris la défense de l'électricien français. Recevant hier à Matignon Romano Prodi, président de la Commission européenne, le Premier ministre français a tenté de calmer l'incendie allumé par EDF. Mais il n'a pu trop s'avancer alors que la Consob, l'autorité de régulation boursière italienne, recevait hier la plupart des actionnaires de Montedison (dont EDF) dans le cadre de son enquête sur la régularité de l'opération menée par l'électricien français.
Pour Paris, EDF n'a commis aucune infraction en achetant 20 % du capital du conglomérat Montedison présent dans l'énergie, l'assurance et l'agro alimentaire. «Ce n'est pas parce qu'EDF est une grande entreprise publique qu'elle doit s'interdire des partenariats et des coopérations avec d'autres entreprises en Europe», a rappelé hier Christian Pierret, le secrétaire d'Etat à l'Industrie, lors des questions à l'Assemblée nationale.
Composer. Paris doit cependant composer avec la réaction très violente de la classe politique transalpine, qui voit d'un très mauvais oeil l'arrivée d'une entreprise monopolistique sur son propre territoire. Selon un proche de Lionel Jospin, Romano Prodi a rappelé au Premier ministre français que «sur le plan psychologique et politique, le sujet émeut en Italie». Réponse du Premier ministre, toujours selon son entourage: «L'investissement d'EDF est une participation minori