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Libération

Le Kremlin engage la révolution du gaz

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L'éviction du patron de Gazprom ouvre la voie de la réforme.
publié le 31 mai 2001 à 1h03

Moscou, de notre correspondante.

Changement d'ère rue Namiotkina, au siège de Gazprom, le premier producteur mondial de gaz. Hier, le conseil d'administration de la plus grande entreprise de Russie (17,7 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2000 soit 20, 6 milliards d'euros) a décidé de tourner la page. Il ne reconduira pas Rem Viakhirev dans ses fonctions à la tête de ce géant qui ne représente pas moins de 8 % du PIB. Après neuf ans de règne, le patron controversé de Gazprom va donc partir. Il a été remplacé à l'unanimité des onze membres du conseil d'administration (dont cinq représentants des 38 % de parts de l'Etat) par Alexeï Miller, 39 ans, jusqu'à présent vice-ministre de l'Energie. Originaire de Saint-Pétersbourg comme le président russe, Vladimir Poutine, Miller a d'ailleurs travaillé sous sa direction à la mairie de la «capitale du Nord» jusqu'en 1996. Un profil qui accrédite l'idée que le Kremlin a décidé de reprendre la main dans Gazprom.

300 000 salariés. Le départ du «Paternel» ­ comme les employés de Gazprom l'appelaient ­ signifie en effet que la réforme du gaz va pouvoir commencer. Gazprom est un Etat dans l'Etat fonctionnant selon ses propres règles. Dans les cinq dernières années, le groupe qui emploie plus de 300 000 salariés avait investi dans des secteurs éloignés de son activité de base, tels que les médias (dont Media Most), une chaîne d'hôtels de luxe, des maisons de vacances au bord de la mer Noire, une entreprise d'eau minérale, un satellit