Moscou de notre correspondante
Les Russes risquent d'être privés de vodka en raison de la désorganisation provoquée par l'entrée en vigueur, vendredi dernier, d'une nouvelle loi fiscale sur les alcools. Les distilleries ont cessé de fonctionner. Certaines ont envoyé leurs travailleurs en congé forcé avec demi-salaire. Et la seule vodka qui se vend encore dans les magasins appartient aux stocks constitués avant la date fatidique.
Le nouveau code fiscal divise les taxes en une taxe fédérale, attestée par un tampon fédéral apposé par le producteur, réglant 50 % du montant total des accises, et une taxe régionale, attestée par un tampon régional apposé dans des dépôts spéciaux de grossistes agréés, après un appel d'offres. Jusqu'à présent, les producteurs réglaient l'impôt fédéral et tamponnaient les bouteilles, et les grossistes s'acquittaient de la taxe régionale. A présent les deux accises seront envoyées au budget fédéral qui reversera une part aux régions.
L'entrée en vigueur de la loi n'a pas été une surprise puisque, à l'origine, elle devait s'appliquer à partir du 1er janvier 2001. Le gouvernement avait accepté un report au 1er juin. Cette fois, il a refusé d'accorder le nouveau sursis réclamé par les producteurs et les vendeurs d'alcool. Mais rien n'est prêt. Moins de la moitié des 1 000 dépôts prévus ont à ce jour été enregistrés et la plupart d'entre eux ne pourront pas commencer à fonctionner avant la fin du mois. Et la moitié seulement des régions a commencé à émettre