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Libération

Les dessous de l'opération Montedison

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L'Etat français embarrassé par le raid italien du groupe public.
publié le 5 juin 2001 à 1h09

Le raid était presque parfait. Lorsqu'il commence à grignoter le capital de Montedison, François Roussely a une stratégie bien définie. Le président d'EDF veut monter à 30 % du conglomérat italien (assurance, agroalimentaire, énergie...) afin d'être en position de force pour négocier une alliance stratégique avec la filiale énergétique Edison. Seulement voilà, François Roussely n'est pas un financier comme les autres. Pour se lancer à l'assaut d'une entreprise étrangère, EDF, établissement public dont l'actionnaire est l'Etat, a besoin de l'aval de sa tutelle. Au départ Bercy et Matignon sont d'accord. Mais la violence des réactions en Italie, avec l'adoption d'un décret-loi limitant le pouvoir d'EDF dans Montedison, les prend de cours. Aujourd'hui, plus personne au gouvernement ne veut assumer la première opération hostile lancée par une entreprise publique à l'étranger. L'acquisition avait pourtant été soigneusement préparée au plus haut niveau d'EDF. Mais le plan a déraillé en cours de route. Récit d'une offensive boursière, reconstituée par Libération.

Le moment ou jamais

En avril, EDF apprend que plusieurs actionnaires de Montedison aimeraient sortir du capital du holding italien. Parmi eux, le financier franco-polonais Romain Zaleski, qui vient de doubler sa part dans Montedison avec 15 % du capital. Pour l'électricien français, c'est le moment ou jamais de pénétrer en force sur le marché italien. Cela fait dix-huit mois que Roussely répète à ses troupes que leurs cibles