Et la facture finale du trou du Crédit Lyonnais sera de... 73 milliards de francs (11,1 milliards d'euros). C'est le dernier chiffre officiel, annoncé hier par le CDR (Consortium de réalisations, chargé de vendre les actifs du Lyonnais). La précédente évaluation, faite l'année dernière, était de 77 milliards. La différence venant d'un «rendement des actifs supérieur aux prévisions», le CDR ayant vendu une partie des actions qu'il possédait à un prix plus élevé qu'attendu.

Mais attention, ce montant provisoire ne tient compte que «des seuls risques actuellement identifiés et chiffrés». Les 1600 procédures judiciaires dans lesquelles est impliqué le CDR ne sont pas concernées. Or la plus connue, l'affaire Executive Life, pourrait coûter très cher au CDR. Dans ce dossier, qui fait l'objet de plusieurs procédures judiciaires (pénales et civiles) aux Etats-Unis, le Crédit Lyonnais et le CDR pourraient être amenés à payer des dizaines de milliards de francs d'amendes. Après deux ans d'enquête, le procureur californien avait envoyé une lettre au CDR et au Crédit Lyonnais pour les informer de leur prochaine mise en accusation, leur laissant jusqu'à la mi-juin pour répondre à certaines questions (Libération du 12 mai).

Selon Raymond H. Lévy, président du conseil de surveillance du CDR, l'Etat français, «qui négocie au niveau diplomatique», a réussi à obtenir que le calendrier initial soit repoussé. «Prévu de 30 à 45 jours, le délai pourrait maintenant atteindre les 75 jours, compte ten