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Libération

Michelin rend son alliance à PSA

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Le manufacturier vend 2,8% du capital du groupe automobile.
publié le 8 juin 2001 à 1h11

Chez Peugeot SA (PSA), on sortirait presque les mouchoirs: «Michelin est notre actionnaire depuis si longtemps...» Hier, la Manufacture Michelin a, en vendant 2,8 % du capital de PSA, écorné un pacte plus que soixantenaire avec le constructeur. En 1934, le Bibendum avait sorti Citroën du gouffre financier dans lequel le fondateur avait entraîné ses usines avec la Traction avant. En 1976, Michelin, n'en pouvant plus de soutenir Citroën, avait échangé le constructeur du quai de Javel (où étaient situées les principales usines du groupe) contre 6 % du capital de Peugeot. Depuis, une Citroën ne peut être «chaussée» qu'en Michelin.

Michelin et Peugeot étaient restés les meilleurs amis du monde. La participation de Bibendum avait été un peu diluée, mais l'alliance perdurait, symbolisée par la présence de François Michelin (le père) au conseil de surveillance de PSA. Tant de points communs entre ces deux familles industrielles françaises: la discrétion, l'amour de la mécanique et du caoutchouc, le contrôle rigoureux de leurs entreprises (les Michelin possèdent plus de la moitié du capital d'une société en commandite, les Peugeot 25 % de la leur, mais 38 % des droits de vote...). Mais aussi la présence de la famille dans le management, un vieux fond religieux (catholique pour les premiers, protestant pour les seconds) et, longtemps, des pratiques très antisyndicales.

Mais les relations résistent mal à la pression de l'argent. Déjà en 1996, Michelin, au creux d'une crise terrible, s'ét