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Libération

UMTS: marche arrière, toute

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Les pays européens essayent de venir au secours d'opérateurs télécom sonnés par l'addition.
publié le 9 juin 2001 à 1h12

«La France s'honorerait à dire la première qu'elle s'est trompée.» Pierre Lafitte, sénateur et membre de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, s'emporte quand il évoque la troisième génération de téléphonie mobile (UMTS). «Un véritable désastre est en train de se produire en France et dans toute l'industrie européenne des télécoms. Tout cela à cause des 1 000 milliards de francs (152 milliards d'euros) ponctionnés par les Etats!» On pensait le débat refermé et voilà qu'il repart. Le choc remonte à avril 2000, quand les Anglais mettent aux enchères les licences UMTS et qu'ils recueillent contre toute attente la somme astronomique de 38,5 milliards d'euros. Dans la foulée, l'Allemagne encaisse encore plus, avec 50,8 milliards d'euros. La France refuse les enchères mais fixe la licence à 5 milliards d'euros. Seuls deux candidats se déclarent.

Cri d'alarme. Sonnés par l'addition, les opérateurs télécoms ont entamé depuis l'été dernier leur descente aux enfers. Pierre Lafitte (Rassemblement démocratique social européen) et René Trégouët (RPR), chargés par l'Office d'un rapport sur le haut débit, ont jugé l'heure assez grave pour lancer à mi-parcours de leur étude ce cri d'alarme: «Nous avons auditionné la quasi-totalité de ceux qui comptent, les opérateurs, les instituts d'études, les équipementiers, et tout le monde nous a dit la même chose: on va vers la catastrophe.»

«Ce n'est pas une affaire de clivage gauche-droite», insiste René Trégou