Bruxelles (UE)
de notre correspondant
«Le conseil des ministres des Affaires sociales qui se réunit aujourd'hui est un conseil clé sinon le plus important de la législature», s'enthousiasme Andrew Fielding, le porte-parole de la commissaire à l'Emploi et aux Affaires sociales, la Grecque Anna Diamantopoulou. De fait, les Quinze devraient adopter, sauf surprise, un projet de directive «relatif à l'information et à la consultation des travailleurs dans la Communauté européenne» présenté le 11 novembre 1998 par la Commission au lendemain de l'affaire Vilvorde qui marquera une rupture dans la laborieuse construction de l'Europe sociale. Pour y parvenir, il aura fallu des affaires retentissantes, illustrant le vide européen en matière sociale.
Trois cas emblématiques. Janvier 1993: l'américain Hoover délocalise une usine de France vers la Grande-Bretagne. Février 1997: le français Renault ferme son usine belge de Vilvorde. Mars 2001: le britannique Marks & Spencer, ses magasins de France et de Belgique. Dans ces trois cas, les dirigeants de ces entreprises ont placé leurs salariés devant le fait accompli. La mondialisation, ça peut être aussi cela: le degré zéro du dialogue social. La révolte des opinions publiques face à ces pratiques d'un autre âge a néanmoins contraint les gouvernements de l'Union européenne à réagir. Une série de directives (lois) européennes ont peu à peu mis en place un socle social minimal. Aujourd'hui, à Luxembourg, «grâce», si l'on peut dire, à Marks &