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Libération

La peinture, c'est fatigant

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publié le 11 juin 2001 à 1h13

Josiane travaille au musée d'Orsay. Elle surveille les tableaux... et un peu sa montre.

«Ne dites pas gardien de musée, mais surveillant. Gardien, non seulement c'est péjoratif, mais en plus c'est restrictif. Bien sûr, la mission principale est de faire attention aux tableaux, mais aussi d'accueillir les gens, vérifier l'état de la salle, et surtout répondre aux questions du public. Même si celle qui revient le plus souvent, c'est de savoir où sont les toilettes. D'autres nous demandent des précisions sur une toile, sa date d'arrivée ou des éléments techniques et artistiques. La plupart du temps, on se débrouille, on arrive à les renseigner, même si nous ne sommes pas des spécialistes en histoire de l'art... Beaucoup de gens cherchent également des tableaux précis. A Orsay, la star, c'est l'Origine du monde de Courbet... Les Degas sont aussi très demandés.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, c'est un métier très fatiguant. On marche toute la journée. On est souvent debout, à faire les cent pas, à avoir un oeil partout... Le soir je suis vidée, je rentre épuisée. C'est aussi un métier où l'on regarde tous les jours sa montre. Il y a beaucoup de vide, d'ennui, et ça aussi ça fatigue.

Les accrocs. Avec le public, les relations sont plutôt bonnes. Enfin, ça dépend des heures et des jours. Le soir, au moment de la fermeture, certains ne veulent pas partir. Ils ne comprennent pas que si le musée ferme à 18 heures, il faut commencer à l'évacuer trois quarts d'heure avant. Il