Utilisé comme outil de management et de communication, le vêtement de travail malmène les frontières entre le privé et le professionnel. Au quotidien, ce brouillage des repères engendre tiraillements, petits ou grands conflits. Revue de détail dans quelques grands groupes.
Code vestimentaire
Chez Zara, H & M et les autres, on aime que les vendeurs soient assortis à la ligne de vêtements vendus. Selon les chaînes, les stratégies diffèrent. Chez Gap, les employés s'habillent comme ils veulent en piochant dans la collection. En revanche, chez l'espagnol Mango, le code vestimentaire est réglé comme les saisons: les tenues changent quatre fois par an, identiques dans les 500 boutiques de la planète. Face à cette concurrence étrangère, certaines enseignes françaises tentent de monter en gamme. Mode à «petits prix», Kiabi a revu l'an passé ses collections, le design de ses magasins et souhaitait, à l'occasion, rhabiller son personnel en grenat. Tee-shirt et pantalon devaient remplacer une blouse jugée «décalée». Ce qui devait être une «démarche positive», selon la direction, a tourné à l'échec. «Ils nous imposaient une tenue mais ne voulaient pas compter le temps d'habillage dans notre temps de travail, explique la déléguée CFDT de l'entreprise, Evelyne Ramirez. Or, toutes les vendeuses de chez Kiabi sont à temps partiel. Nous étions obligées de nous habiller dès le matin en tenue de travail même si nous allions accompagner les enfants à l'école. C'était une atteinte à notre liberté