La récession de l'économie japonaise se profile. Selon les derniers chiffres, le produit intérieur brut (PIB) a chuté de 0,2 % au premier trimestre 2001 comparé aux trois mois précédents. Ce qui confirme l'enlisement de la deuxième puissance économique mondiale, dont la croissance a plafonné à 0,9 % en 2000 au lieu des 1,2 % prévus. Le contrecoup du ralentissement américain se fait sentir. La récession sera avérée si un nouveau recul survient lors du trimestre en cours.
Créances douteuses. Le ministre de l'Economie, Heizo Takenaka, a déjà averti que l'objectif de 1,7 % de croissance fixé pour 2001 sera «très difficile à atteindre». Depuis la fin de l'année fiscale, le 31 mars, une série d'indicateurs ont viré au rouge comme le prévoyaient la plupart des experts. La publication des résultats des grandes banques et l'adoption par celles-ci de nouvelles normes comptables a permis de confirmer l'étendue du problème des créances douteuses estimées à environ 100 milliards de dollars (179 milliards d'euros) qui plombent le secteur financier nippon.
Au rythme actuel, huit ans seront nécessaires en moyenne pour que les banques viennent à bout de ces créances pourries ou difficilement recouvrables, héritées des années folles de la spéculation immobilière (1982-1992). Or ce boulet est à double tranchant: une accélération de l'élimination de ces créances permettrait d'assainir pour de bon le secteur financier. Mais risquerait d'entraîner la faillite d'entreprises toujours maintenues e