Les 875 salariés de Bata-Hellocourt à Moussey (Moselle) se sont installés dans la grève, après la confirmation par la direction de s'orienter vers le dépôt de bilan. Hier matin, le nouveau directeur opérationnel du site, Antonius Van Es, s'est montré d'une clarté limpide: «Le dépôt de bilan aura lieu dès que l'usine sera en cessation de paiement, c'est-à-dire début juillet.»
Le personnel de l'usine, qui maintient depuis mercredi dernier le blocage de l'outil de travail, a donc décidé hier de maintenir ses piquets de grève et de poursuivre l'occupation du site. Devant le portail cadenassé de Bata-Hellocourt, les camions de livraison ont dû faire demi-tour. Les grévistes ont mis la main sur le contenu du dépôt et espèrent faire de ce «trésor de guerre» (400 000 chaussures) une sorte de monnaie d'échange avec la direction.
Rassemblés devant le perron du comité d'entreprise, les salariés semblaient hier matin littéralement abasourdis à l'annonce du dépôt de bilan, alors que les plus entreprenants organisaient déjà les roulements pour les piquets de grève. «Il faut que Bata mette les moyens pour que les salariés de Hellocourt ne se retrouvent pas à l'ANPE: notre slogan, c'est zéro chômeur, commentait Anita Marchal, la porte-parole de l'intersyndicale CFDT-CGT-CGC. Ce n'est pas parce qu'on nous annonce un dépôt de bilan que l'entreprise s'arrête de fonctionner.»
Tout en confirmant la perspective du dépôt de bilan, Antonius Van Es a essayé de calmer le jeu en indiquant qu'«il n'est nu