Rome, de notre correspondant.
Au cours de la campagne électorale, Silvio Berlusconi, en proie à de nombreuses critiques, s'était engagé à résoudre le problème du mélange des genres politique et économique durant les cent premiers jours de son gouvernement. Si la question concerne au premier chef ses activités dans le domaine de la communication Berlusconi est propriétaire entre autres de trois chaînes de télévision et dans celui des télécommunications il a des intérêts dans Blu et Albacom , elle s'applique aussi au dossier industriel qui agite aujourd'hui la classe politique italienne: l'affaire EDF-Montedison.
Décret-loi. En prenant 20 % du capital du conglomérat italien Montedison (énergie, agroalimentaire, assurances), le groupe public électrique français a confisqué à la puissante banque d'affaires milanaise Mediobanca le fauteuil de premier actionnaire (15 %) du principal groupe énergétique privé italien. Or le nouveau président du Conseil détient une part, certes marginale, du capital de Mediobanca. A travers son groupe Fininvest, et avec son associé Ennio Doris, il contrôle en effet 70 % de la société financière Mediolanum, laquelle détient, depuis un peu plus d'un an, 2 % de Mediobanca. Doris est même membre du conseil d'administration de la banque milanaise. Longtemps centre névralgique du capitalisme financier italien, Mediobanca vient par ailleurs de mettre sur pied avec Mediolanum un joint-venture chargé de la gestion des grands patrimoines.
Jusqu'à prése