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Libération

Berlusconi juge et partie dans l'affaire EDF-Montedison

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Le président du Conseil est actionnaire indirect du groupe.
publié le 12 juin 2001 à 1h13

Rome, de notre correspondant.

Au cours de la campagne électorale, Silvio Berlusconi, en proie à de nombreuses critiques, s'était engagé à résoudre le problème du mélange des genres ­ politique et économique ­ durant les cent premiers jours de son gouvernement. Si la question concerne au premier chef ses activités dans le domaine de la communication ­ Berlusconi est propriétaire entre autres de trois chaînes de télévision ­ et dans celui des télécommunications ­ il a des intérêts dans Blu et Albacom ­, elle s'applique aussi au dossier industriel qui agite aujourd'hui la classe politique italienne: l'affaire EDF-Montedison.

Décret-loi. En prenant 20 % du capital du conglomérat italien Montedison (énergie, agroalimentaire, assurances), le groupe public électrique français a confisqué à la puissante banque d'affaires milanaise Mediobanca le fauteuil de premier actionnaire (15 %) du principal groupe énergétique privé italien. Or le nouveau président du Conseil détient une part, certes marginale, du capital de Mediobanca. A travers son groupe Fininvest, et avec son associé Ennio Doris, il contrôle en effet 70 % de la société financière Mediolanum, laquelle détient, depuis un peu plus d'un an, 2 % de Mediobanca. Doris est même membre du conseil d'administration de la banque milanaise. Longtemps centre névralgique du capitalisme financier italien, Mediobanca vient par ailleurs de mettre sur pied avec Mediolanum un joint-venture chargé de la gestion des grands patrimoines.

Jusqu'à prése