C'était prévu, mais ça fait toujours mal. Les prix de l'énergie ont augmenté en mai. L'indicateur du secteur a progressé de 3,1 % au mois dernier (+3,7 % sur un an). En cause tout d'abord la hausse des tarifs du gaz de ville, traditionnelle à cette date. Fixés par l'Etat et Gaz de France, ces derniers ont connu une augmentation de 9,5 % au 1er mai.
Mais les prix des produits pétroliers ont aussi contribué à cette hausse. Leur augmentation est de 3,5 %. Explication, l'Opep (l'Organisation des pays producteurs de pétrole) a réussi à tenir une discipline stricte en diminuant à deux reprises depuis le début de l'année ses exportations de brut. Du coup, les marchés internationaux sont tendus et les prix s'envolent. Lundi après-midi, le baril de Brent de la mer du Nord a franchi la barre des 30 dollars avant de finalement se replier.
Comme pendant la même période l'euro a connu un accès de faiblesse par rapport au dollar (or les produits pétroliers sont libellés dans cette devise), la hausse s'est répercutée à plein sur les prix à la pompe. De 7,68 F en avril, le super est passé à 7,95 F en mai. Maigre consolation pour les automobilistes, Laurent Fabius a assuré hier devant l'Assemblée nationale que l'Etat ne «s'enrichit pas quand les prix du pétrole augmentent». Le ministre de l'Economie fait allusion à la mise en place de la «TIPP flottante». Depuis novembre 2000, la taxe intérieure sur les produits pétroliers est censée compenser à la hausse ou la baisse les fluctuations des prix