Même un constructeur qui cultive une image de «créateur d'automobiles» doit de temps en temps touiller dans ses vieilles marmites pour faire tourner la maison. Confronté depuis un an à une sérieuse érosion de ses parts de marché, Renault appelle au secours sa bonne vieille Clio (4,8 millions de ventes au compteur) en commercialisant cette semaine une version restylée de la petite voiture lancée en 1990 et déjà retouchée en 1998.

Stratégie. Après la Laguna 2 commercialisée il y a six mois, cette Clio 3 est le second pion avancé par le constructeur dans sa stratégie de reconquête, avant les vraies nouveautés : l'Avantime (coupé monospace) qui sortira en septembre et la Vel Satis (remplaçante de la Safrane) qui a été présentée en grande pompe au Salon de Genève mais dont la commercialisation a dû être reportée à début 2002 pour cause de «complexité électronique du véhicule».

La Clio 3 doit assurer le maintien d'un modèle qui connaît un petit coup de vieux et une rivale de poids, la 206, sur un segment des petites voitures qui pèse 31 % des ventes de véhicules dans le monde. La petite Renault a mené la course européenne dans sa catégorie en 1999 avant d'être dépassée à fond de train en 2000 par l'attelage 206 Peugeot-Fiat Punto. Même camouflet en France, où la 206 a délogé au début de l'année la Clio de la tête du palmarès des ventes. «Il est clair que Renault a voulu réagir à l'effet 206», explique Emmanuel Couvreur, délégué central CFDT, même si la Clio 3 assurera surtout la «jo