Déposera, déposera pas? Marc Rochet, le PDg d'AOM-Air Liberté ne se lasse pas de maintenir le suspense du dépôt de bilan des deux compagnies. La procédure serait même imminente: vendredi ou lundi prochain. Jeudi dernier, Rochet, en visite au siège de SwissairGroup à Zurich, a semble-t-il fait chou blanc: accompagné du conciliateur nommé par le tribunal d'Evry, le PDG du groupe aérien français n'a pas convaincu ses actionnaires suisses de financer le plan de restructuration nécessaire au redressement des compagnies et à la poursuite de leur activité. «Il attend une ultime réponse de ses actionnaires», fait-on savoir dans son entourage. Et si la réponse est négative, si Ernest-Antoine Seillière, le PDg de Marine Wendel, et Mario Corti, celui de Swissair, refusent toujours de remettre au pot, ce sera comme disent les salariés «la fin des haricots».
Dérisoire. Ce matin, les élus syndicaux réunis en comité d'entreprise vont pouvoir se faire une idée plus précise d'une situation qu'il connaisse par coeur, et dont ils sont presque familiers. «Tout le monde s'attend au dépôt de bilan, comme si on était maintenant habitué à l'idée», disait hier un pilote d'Air Liberté venu manifester à Orly Sud. «Mais je regrette qu'il n'y ait pas plus de monde à cette manif, c'est gravissime que tous les salariés d'AOM et d'Air Liberté n'aient pas ressenti la nécessité de se mobiliser aujourd'hui, ne serait-ce que pour montrer aux actionnaires et au gouvernement qu'on ne les laissera pas faire facile