Au conseil d'administration de France Télécom, l'Etat a la meilleure place. Sur 21 membres, le gouvernement en a nommé 10, plus Michel Bon. Les syndicats s'y taillent également une part confortable avec 7 représentants. Mais chez Orange ou chez Wanadoo, changement de paysage. Sur les 8 administrateurs d'Orange la société introduite en Bourse en janvier qui regroupe les activités mobiles de l'opérateur public et de l'anglais Orange , aucun n'a été désigné par les pouvoirs publics. On y trouve 4 Français pour 4 Anglais, dont l'emblématique fondateur d'Orange, Hans Snook. Idem chez Wanadoo: sur les 7 administrateurs, aucun n'est désigné par les pouvoirs publics.
Intrusion. Et pour cause. Jusqu'à très récemment, l'Etat butait sur l'impossibilité juridique de parachuter ses représentants dans les sociétés privées de second rang, celles dont il est indirectement actionnaire et dont il détiendrait moins de 50 % du capital. Aujourd'hui, c'est permis. Depuis le 2 mai, un article voté discrètement, logé dans la loi NRE (nouvelles régulations économiques) par les parlementaires, l'autorise à s'inviter dans les conseils d'administration dès lors qu'il détient indirectement 10 % des actions (1). C'est à l'occasion de la mise sur pied, début 2000, de la société EADS, que Bercy a mis le doigt sur la difficulté. Alors que l'Etat détenait (1) 50 % de la Sogeade, elle-même actionnaire à 30,29 % de EADS, il était de facto privé de fauteuil à la table du conseil d'EADS. Même schéma chez Thalè