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Libération

La mobilisation résignée des «Bata»

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Les salariés de Moussey sans illusion sur les conséquences du dépôt de bilan.
publié le 14 juin 2001 à 1h14

En raison de la grève qui a bloqué la sortie des quotidiens nationaux, nous reproduisons aujourd¹hui plusieurs articles de notre édition non parue hier.

Moussey (Moselle)

envoyée spéciale

Ils réclament un médiateur, un «monsieur Bata» qui fasse l'interface entre eux, l'entreprise et l'Etat. Car depuis l'annonce du dépôt de bilan, les salariés de l'usine de Moussey sont dans l'expectative. Loin des lieux de pouvoir (le siège de Bata est à Toronto, au Canada), ils ignorent également tout des intentions du PDG du site, tout juste nommé.

Hier, à Paris, les syndicats CGT et CFDT en ont donc appelé aux pouvoirs publics. «Le gouvernement a un rôle à jouer», a estimé Martial Videt, secrétaire général de la fédération CFDT de l'habillement cuir, textile, avant d'insister sur la nomination d'un médiateur «doté d'un mandat politique».

Sur place, les salariés se préparent à aller manifester aujourd'hui à Metz, devant la préfecture. Un pi quet de grève blo que toujours l'accès à l'usine. Dehors, les ouvrières pleurent tout à la fois l'emploi, le passé et l'absence de perspectives. «Encore sous le choc», Ghislaine, trente ans chez Bata, est «incapable d'envisager l'avenir». Michèle, entrée à l'usine à 17 ans, se demande si elle retrouvera du travail: «A 40 ans, je ne vais quand même pas retourner à l'école!» A ses côtés, Stéphanie, 24 ans, «dégoûtée», énumère la liste de ses proches dont l'emploi est menacé: son mari, sa mère, ses beaux-parents, les oncles de son mari... et elle-même. Le perso