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Libération

Surenchères syndicales en Corée du Sud

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Le mouvement social ne bénéficie plus du soutien populaire.
publié le 14 juin 2001 à 1h14

Tokyo de notre correspondant

Ils sont de nouveau descendus dans la rue pour dire halte aux réformes et aux licenciements. A l'appel des syndicats coréens, une grève générale a paralysé mardi la compagnie aérienne Korean Air et plus d'une centaine d'entreprises. Mercredi, les grands hôpitaux coréens ont à leur tour interrompu leurs activités. Manifestations, revendications, confrontations avec la police anti-émeute... le feuilleton social sud-coréen a un air de déjà-vu. Mais les irréductibles syndicalistes de la péninsule emmenés par la puissante confédération KCTU ne bénéficient plus du soutien populaire des années 1997-1998, lorsque la crise financière avait amené le Fonds monétaire international (FMI) à débloquer d'urgence 58 milliards de dollars (68,5 milliards d'euros). Leur résistance suscite de plus en plus de perplexité.

Porte-à-faux. La raison de ce retournement tient à la conjoncture. Il y a quatre ans, les ténors de la KCTU ­ confédération indépendante affûtée par sa résistance aux dictatures militaires ­ catalysaient le mécontentement national. Le séisme financier asiatique de 1998 avait ouvert une brèche. Les «chaebols», ces grands conglomérats qui faisaient la fierté du pays, apparaissent alors sous un jour peu reluisant. Les syndicats font alors un carton en dénonçant pêle-mêle leur endettement excessif, leur paternalisme exacerbé, leurs liens occultes avec la classe politique. La KCTU obtient d'être associée aux négociations entre le FMI et l'administration du n