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Libération

Emploi, investissement, inflation, tout allait bien..

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Jusque-là, la France échappait à l'environnement européen.
publié le 15 juin 2001 à 1h15

Peut-être y a-t-il quelque chose de changé dans la machine économique française. Le meilleur indicateur de la bonne santé française n'est-il pas l'emploi? Hier, le ministère de l'Emploi et de la Solidarité a fait le point: dans les secteurs privés et semi-public, il a augmenté de 0,8 % (+ 116 000) au cours du premier trimestre 2001, et de 3,5 % sur un an (+ 496 900). La hausse trimestrielle, la dix-huitième consécutive depuis fin 1996, porte à 14,8 millions le nombre de salariés dans l'ensemble des secteurs concurrentiels (hors agriculture, administration, éducation, santé et action sociale) au 31 mars 2001. La machine française à réduire le chômage fonctionnerait donc toujours. Mais, remarquent les économistes, le moteur accuse une baisse de régime. C'est vrai si l'on regarde la baisse du chômage: depuis plusieurs mois, il ne diminue plus qu'avec parcimonie. Seulement 4 000 personnes ont quitté en avril les listes de l'ANPE. Le temps est loin où l'on comptait les sorties de l'ANPE par dizaines de milliers.

Effritement. C'est le signe, tangible pour l'opinion, que l'économie française est entrée en phase de croissance plus lente : les économistes d'entreprise ont depuis quelques mois agité les signaux. Le plus fort s'appelle «taux d'utilisation des capacités de production». Après avoir frôlé les sommets en octobre, il est redescendu de ses montagnes pour se situer aujourd'hui aux alentours des 86 %. Résultat : puisque la machine productive tourne plus lentement, il est moins