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Libération

Commerce extérieur: l'horizon s'assombrit

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publié le 16 juin 2001 à 1h17

Confirmation. Le paysage économique français se dégrade. Le ralentissement de la croissance mondiale et la baisse de régime des échanges avec l'étranger affectent désormais directement les performances nationales. Le commerce extérieur a ainsi renoué en avril avec un déficit, de 483 millions d'euros. Le solde avait viré au rouge au second semestre de l'année dernière. Incriminé: le poids de la facture pétrolière. Le premier trimestre 2001 a pu donner l'impression d'un léger mieux printanier; les excédents avaient refleuri, grâce à des ventes exceptionnelles de paquebots et d'avions Airbus. Effet trompe-l'oeil. En avril, la réalité du tableau est plus noire.

En l'absence de contrats exceptionnels, les exportations se sont nettement tassées, à 26,027 milliards d'euros. Sur la période février-mars-avril, elles accusent une baisse de 3 % par rapport aux trois mois précédents. En clair, cela montre bien la chute de la demande adressée à la France. Les importations ont aussi reculé, malgré une lourde facture pétrolière, à 26,510 milliards d'euros. Sur trois mois, le repli est de 5 %. Au total ­ et c'est, disent les experts, le plus inquiétant ­, de février à avril, la production manufacturière française a régressé de 0,1 % par rapport aux trois mois précédents. Pour les économistes, c'est une preuve de plus d'un retournement de conjoncture et d'un accès de faiblesse de la croissance mondiale. La Banque de France veut encore croire que la croissance connaîtrait un «léger rebond» au