Chez Dassault Aviation, on affectionne particulièrement cette petite histoire. C'est l'histoire du PDG d'une entreprise de bois aux Etats-Unis qui part avec ses plus proches collaborateurs en voyage d'affaires. Pendant son absence un concurrent déclenche une OPA sur sa société. Au siège, c'est l'émoi. On cherche le patron partout. Introuvable. On le localise 48 heures plus tard. L'OPA est déjouée. Ouf. En rentrant que fait le big boss? Il s'achète son jet. Parce que là au moins on peut le joindre 24 heures sur 24. «Les avions d'affaires ne sont plus des joujoux pour milliardaires qui veulent boire du champagne en l'air, ce sont avant tout des bureaux volants, estime Gérard David, chargé des relations institutionnelles chez Dassault Aviation. C'est pour cela que notre Falcon a du succès.»
Frénésie. Samedi, l'avionneur français avait de quoi être au septième ciel. Au Salon du Bourget (qui se tient jusqu'au 24 juin), Dassault a annoncé une supercommande de 100 Falcon (40 ferme et 60 options) par la compagnie aérienne américaine United Airlines (UAL) pour un montant de 2,5 milliards de dollars (2,9 milliards d'euros). UAL, qui a récemment créé une division d'avions d'affaires baptisée United Bizjet, avait manifesté son intention d'acheter 200 appareils. Hier, Gulfstream Corporation, le concurrent américain de Dassault a dû se contenter d'une annonce plus modeste: UAL lui a seulement commandé 35 appareils. En avril, une autre compagnie américaine, Executive Jet, lancée par le mill