«Quand j'ai quitté mon boulot dans la grande distribution pour monter mon entreprise de restauration rapide bio, j'avais 50 000 francs en poche, raconte Charles Hannon. J'ai fait le circuit classique: banque, chambre de commerce. Ils m'ont envoyé promener, je n'avais pas de caution, pas de parents pour se porter garants. Par hasard, j'ai entendu parler de Love Money pour l'emploi (1). Au début, je leur ai dit qu'ils étaient brazingues de me parler d'introduction en Bourse sur le marché libre (2). Ils insistaient: "Il faut que tu lèves sans emprunt 800 000 francs." Je leur ai fait confiance. J'ai pris mon bâton de pèlerin pour effectuer la tournée de toutes leurs antennes en région. J'ai présenté mon projet. Spontanément, une trentaine de personnes se sont inscrites pour faire partie du comité d'études et m'aider à monter mon dossier élaboré selon les critères de la Commission des opérations de Bourse (COB), chapitre par chapitre.»
Levée de fonds. L'association Love Money pour l'emploi, créée en 1997 par Jean et Didier Salwa, compte aujourd'hui 800 adhérents et 19 relais régionaux. Elle propose aux créateurs d'entreprise, non pas une boîte à outils classique, mais de les mettre en capacité de lever des fonds auprès d'actionnaires qui investiront de 100 à 50 000 F (de 15 à 7 600 euros).
«Les techniques que l'on pense réservées à la haute finance sont à la portée de tout le monde. L'introduction en Bourse peut servir à créer des emplois plutôt qu'à en supprimer», précise Jean Sal