La CGT se met au rap et au reggae. Pour son opération «SOS emplois-jeunes» (1), organisée samedi sur l'esplanade des Invalides, à Paris, la vieille centrale syndicale a rajeuni ses standards musicaux. En faisant pique-niquer deux cents jeunes sous le soleil, son objectif était de créer un embryon de coordination nationale qui, à l'approche de la fin des premiers contrats, pourrait se montrer plus offensive. La revendication centrale de la CGT ne fait d'ailleurs pas dans la demi-mesure: pérennisation de tous les postes et de leurs 270 000 titulaires.
Au regard de ce chiffre, cette mini-Fête de l'Huma n'a pas eu le succès escompté, même si les emplois-jeunes ne s'étaient jamais vus aussi nombreux. La journée avait d'ailleurs mal commencé: un défilé militaire a contraint la CGT à quitter le Champ-de-Mars, où la rencontre était d'abord prévue.
Cahiers de témoignages. C'est donc sur la pelouse des Invalides, à un jet de pierre du ministère de l'Emploi, que des dizaines d'emplois-jeunes ont pu exprimer leur colère. Entre eux, au micro, ou sur des «cahiers de témoignages» qui se sont vite remplis. Car dans leur milieu professionnel, mairie ou service public, le fragile statut d'emploi-jeunes ne leur permet pas de prendre la parole. Un responsable des jeunes CGT rappelle que, dans certaines mairies, les emplois précaires (CES, contractuels, emplois-jeunes...) représentent jusqu'à 40 % des effectifs.
Sous le regard incrédule de touristes japonais à la recherche du tombeau de Napoléon, l