Hôtelier-restaurateur, Pierre-Marie Audebert, 46 ans, a été élevé dans le «culte du travail». Dans les années 70, il a repris l'hôtel de ses parents à La Châtre (Indre). Il applique les 35 heures, conscient que sa profession doit évoluer si elle veut attirer les jeunes.
«Je suis né dans mon bureau. Quand mes parents tenaient l'hôtel, la pièce faisait partie de leur logement. C'était à la fin des années 50, on accouchait encore à domicile. Depuis, j'ai installé mon bureau là où je suis né. Aujourd'hui, avec mon épouse et ma soeur, nous exploitons l'hôtel: un deux étoiles de 40 chambres avec un restaurant.
A la sortie de l'école hôtelière, j'ai repris l'hôtel familial car mon père était très malade. J'ai toujours vu mes parents énormément travailler. Dès l'âge de 10-12 ans, je leur donnais un coup de main. Nous n'étions pas malheureux, mais c'était ainsi. Depuis, j'ai gardé l'habitude de beaucoup travailler. Je fais 70 heures par semaine. A la fin, je ne sais même plus comment je m'appelle. Les journées peuvent durer dix-sept ou dix-huit heures. Je commence à 6 h 30 avec les petits déjeuners et je finis à 23 h 30, après le dernier service au restaurant. Mais je me préserve deux jours de repos dans la semaine. J'ai toujours pris des vacances, environ cinq semaines par an. Avec les 35 heures, je les prends vraiment.
Au départ, j'étais contre les 35 heures. Je suis plutôt un libéral. Je n'aimais pas l'arbitraire de cette loi. Mais après avoir étudié le dossier, je trouve que c'est u