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Libération

EADS, deux têtes pour enserrer Boeing

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Avec Airbus, le groupe coprésidé par un Allemand et un Français prospère.
publié le 19 juin 2001 à 1h17

Rainer Hertrich et Philippe Camus sont ce qu'on peut appeler un cas. L'un est allemand, l'autre français. Mais ils sont tous les deux présidents de la même société: EADS, le géant européen de l'aéronautique et de défense, né le 10 juillet 2000 de la fusion entre le français Aérospatiale Matra, l'allemand Dasa et l'espagnol Casa. L'avènement de cet attelage improbable avait suscité beaucoup de scepticisme. Un an après, les chiffres sont là: les commandes pleuvent comme à Gravelotte. «EADS possède à fin mars un carnet de commandes de plus de 170 milliards d'euros, ce qui, proportionnellement à son chiffre d'affaires, représente le plus gros carnet de commandes de l'industrie aérospatiale», ont déclaré hier les coprésidents lors du 44e Salon du Bourget (lire ci-contre).

Cohabitation. Une victoire pour le tandem Camus-Hertrich. Il y a un an, le Financial Times de Londres n'hésitait pas à fustiger «cette structure managériale en forme d'hydre à deux têtes». Une alliance du pire de la cohabitation à la française et de la cogestion à l'allemande. Les deux présidents le reconnaissent volontiers, ce n'est pas tous les jours rose. «De temps en temps, il y a quelques crispations, a admis Philippe Camus dans une interview accordée à la Tribune le 11 juin. Mais nous avons un intérêt commun majeur, qui consiste à développer l'entreprise. Cela nous oblige à revenir sur terre.»

Rainer Hertrich est tout aussi pudique sur la question. «Le style de management des Français est très différent de c